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Le prix du cuivre tente de gagner du terrain

Le prix du cuivre échangé au London Metal Exchange (LME) à hésité cette semaine, dans un marché suspendu aux spéculations sur un resserrement de la politique monétaire de la Fed et attentiste avant des indicateurs chinois pour le cours du cuivre.

 

Dans un marché peu animé, au cours d'une semaine d'échanges écourtée par la fermeture du LME lundi -- en raison d'un jour férié au Royaume-Uni --, le cours du cuivre à tenté de gagner un peu de terrain mais est resté dominé par la volatilité.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7270 dollars vendredi vers 09H00 GMT, contre 7315,75 dollars le vendredi précédent vers 15H00 GMT.

Ainsi, les prix avaient brièvement profité mardi d'un regain d'appétit des investisseurs, à l'unisson des places boursières, à la suite de statistiques économiques nettement meilleures qu'attendu aux Etats-Unis, où le moral des ménages s'est élevé en mai à un sommet depuis cinq ans.

D'autre part, une nouvelle hausse des prix des logements dans le pays, pour le quatorzième mois consécutif, montre "que le secteur de l'immobilier américain est clairement sur la voie de la reprise, ce qui devrait conduire à un accroissement de la demande de cuivre -- le secteur de la construction étant un débouché important" pour le métal rouge, ont commenté les experts de Commerzbank.

Mais cet enthousiasme a peiné à se maintenir le lendemain, sur fond de prévisions maussades, "le moral du marché étant assombri par le Fonds monétaire international (FMI), qui a abaissé à 7,75%, contre 8% précédemment, sa prévision de croissance pour la Chine", de loin le premier consommateur de métaux de la planète, a souligné William Adams, analyste du cabinet Fast Markets.

Dans un nouveau revirement cependant, les prix se sont dans l'ensemble ressaisis jeudi: "le marché a bénéficié d'un fléchissement du dollar", qui rendait plus attractifs les achats de métaux pour les investisseurs munis d'autres devises, "mais a aussi été aidé par des statistiques américaines décevantes", dont une hausse surprise des inscriptions au chômage, a relevé M. Adams.

En effet, des signaux économiques jetant le doute sur la solidité de la reprise aux Etats-Unis "suggèrent que la Fed pourrait se montrer moins empressée pour réduire (à court terme) ses mesures d'assouplissement monétaire" destinées à stimuler l'activité, a-t-il expliqué.

Le président de la Fed Ben Bernanke avait inquiété le marché la semaine précédente, en indiquant que l'institution se tenait prête à ralentir les injections de liquidités dans l'économie si la croissance se raffermissait.

Or les injections massives de liquidités de la Fed dans le système financier américain ont tendance à stimuler les investissements dans les matières premières, tout en contribuant à diluer la valeur du dollar, ce qui avait soutenu les prix des métaux au cours des derniers mois.

Cuivre, étain et nickel ont cependant terminé la semaine en petite baisse dans un marché toujours dominé par la prudence, dans l'attente de l'indice PMI officiel sur l'activité manufacturière en Chine, publié samedi.

Selon une majorité d'analystes, il devrait montrer pour la première fois en huit mois une contraction de l'activité en mai, un signal négatif pour la consommation de métaux du géant asiatique.

Le CUIVRE, baromètre du marché, a été "soutenu par l'annonce que le principal syndicat des mineurs sur le site de Grasberg (en Indonésie) a appelé à ne pas reprendre le travail" avant les conclusions d'une enquête sur un accident qui a fait 28 morts sur le site il y a environ deux semaines, a indiqué Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.

L'exploitation de cette mine géante de cuivre (environ 4% de l'offre mondiale de métal rouge) avait été suspendue peu après l'effondrement le 14 mai d'une salle de formation installée dans une galerie souterraine, un des pires accidents miniers qu'ait connu l'Indonésie.

"La production pourrait être restreinte pour plusieurs semaines supplémentaires, accroissant les tensions sur le marché du cuivre", même si le groupe américain Freeport-McMoRan, qui possède le site, "utilise ses stocks pour maintenir les acheminements" à ses clients, a souligné M. Meir.

Après avoir gonflé très fortement entre début janvier et fin avril, les stocks de cuivre dans les entrepôts du LME ont inversé la tendance ces dernières semaines, traduisant une reprise de la demande de métal rouge.


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