Le cours du cuivre déprimé par l'allemagne
Après avoir légèrement rebondi en début de semaine, les cours du cuivre ont plongé à partir de jeudi, plombés par l'hypothèse grandissante d'une remontée des taux de la Fed dès le mois de décembre mais surtout par des statistiques allemandes décevantes.
Le cours du cuivre a ainsi atteint vendredi vers 13H30 GMT 4981 dollars la tonne, son niveau le plus bas depuis fin septembre.
Sur le LME, le prix de la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5012 dollars vendredi à 14H30 GMT, contre 5119 dollars le vendredi précédent à 11H30 GMT.
"La faiblesse des dernières statistiques européennes, principalement en Allemagne, et une baisse du pétrole ces deux derniers jours sont les catalyseurs de cette baisse la plus importante depuis 6 semaines", a relevé Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Les commandes à l'industrie allemande ont reculé en septembre pour le troisième mois de suite, se repliant de 1,7% sur un mois tandis que la production industrielle dans le pays s'est contractée de 1,1% en septembre, des chiffres de mauvais augure pour la demande de métaux de la première économie européenne, pénalisée par les difficultés des pays émergents.
"Il y a de réelles inquiétudes concernant la demande de cuivre des marchés émergents et les chiffres de la production allemande rappellent à nouveau que la demande ralentit et pourrait rester faible", a constaté Craig Erlam.
L'annonce par le géant minier Glencore d'une réduction de sa production de cuivre avait pourtant un temps soutenu les prix du métal rouge. Le groupe basé en Suisse a indiqué mercredi avoir réduit sa production de cuivre de 2% sur neuf mois, à 1,13 million de tonnes, et envisager de nouvelles coupes de production l'an prochain.
Glencore "envisage désormais de réduire sa production de 455'000 tonnes d'ici à la fin de 2017 (contre 400'000 tonnes précédemment annoncées), soit 2,2% de la production mondiale de cuivre de l'an dernier", ont relevé les analystes de Commerzbank.
Mais selon eux, "pour contrer le pessimisme prédominant sur le front de la demande, davantage de coupes de production semblent encore nécessaires, même sur le marché du cuivre, où les producteurs ont sans doute été le plus réactifs jusqu'à présent".
Les prix du cuivre n'ont de fait pas résisté en fin de semaine aux mauvaises nouvelles venues d'Allemagne et à la pression d'un dollar sorti renforcé du rapport mensuel sur l'emploi américain.
Selon les analystes de Barclays toutefois, si les prix du cuivre sont bien influencés par le niveau du dollar, ce dernier ne peut expliquer à lui seul le déclin des cours du métal rouge sur l'année 2015.
"Nous nous attendons à ce que, si et quand la Fed décidera d'un resserrement monétaire, le retentissement sur le cuivre via le dollar existe mais soit limité, les facteurs fondamentaux de l'offre et de la demande, comme la santé de l'économie mondiale et la force de la demande chinoise, étant susceptibles de jouer des rôles bien plus importants", ont-ils observé.