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Le cours du cuivre ballotté entre Chine et USA

Le prix du cuivre sur le LME, pour une tonne livrée dans trois mois s'échangeait à 7.741 dollars vendredi vers 16H00 GMT contre 7.722 dollars une semaine plus tôt à la même heure.

Les prix des métaux industriels et notamment les prix du cuivre,  ont connu des sorts contrastés cette semaine, tout en restant dans des fourchettes étroites, dans un marché hésitant évoluant au gré des craintes persistantes sur la demande chinoise, d'un regain d'optimisme sur l'emploi américain et de vives fluctuations du dollar.

"Les prix des métaux semblent incapables de grimper à l'unisson de la forte hausse des marchés boursiers, notamment de Wall Street (qui s'est hissé cette semaine à des sommets historiques, NDLR) et ils font du surplace", ont remarqué les analystes de Commerzbank.

La semaine a été de fait marquée dans l'ensemble par la prudence des opérateurs sur les marchés des métaux, avant la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi américain et des chiffres du commerce extérieur chinois, des statistiques permettant de jauger de la santé des deux principales économies mondiales.

"L'attention du marché était particulièrement tournée sur ce qui se passe en Chine (premier consommateur de métaux de base de la planète), où les perspectives économiques sont de plus en plus incertaines", a souligné Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.

Ainsi, les investisseurs ont été particulièrement refroidis par l'annonce début mars de nouvelles mesures gouvernementales visant à stopper l'envolée des prix dans le secteur immobilier, en partie via une imposition accrue des plus-values réalisées sur la vente d'un logement.

"Si ces mesures énergiques des autorités pour enrayer la spéculation immobilière continuent de s'étendre, cela pourrait pénaliser sévèrement la demande chinoise de métaux industriels et d'acier", a observé M. Meir. De fait, le secteur de la construction représente environ 20% de la consommation chinoise de cuivre, et plus d'un tiers de celle d'aluminium.

"Même en tenant compte de la rapide urbanisation du pays, les constructions ne pouvaient pas continuer à ce rythme. Et maintenant que le gouvernement durcit son contrôle du marché immobilier, l'optimisme sur une reprise solide et continue de la demande chinoise de matières premières paraît excessif", a commenté Julian Jessop, analyste du cabinet Capital Economics.

Et les investisseurs n'ont guère été rassurés vendredi de l'annonce par la Chine d'un excédent commercial inattendu en février, en raison d'une forte baisse de ses importations, dont une chute de 15% sur un mois de ses importations de cuivre, à leur plus bas niveau en 20 mois.

"Une partie de cette baisse peut toutefois s'expliquer par les congés du Nouvel an lunaire", célébré le 10 février, ce qui a tempéré la déception des opérateurs, mais "la faiblesse de ces importations est une source supplémentaire d'inquiétude", a estimé Edward Meir.

Les prix des métaux ont tenté de se reprendre jeudi à la faveur d'un fléchissement du dollar face à un euro revigoré par des propos encourageants du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, ce qui rendait plus attractifs les achats de matières premières libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais la tendance s'est inversée vendredi, le dollar a été vigoureusement soutenu par l'annonce d'une nette accélération des embauches en février aux États-Unis, où le taux de chômage du pays est tombé à son niveau le plus faible depuis décembre 2008, à 7,7%, les métaux limitant nettement ou effaçant leurs gains de la semaine dans le sillage de ce net rebond du billet vert.

Si ces chiffres encourageants confirmaient la vigueur de la reprise économique du pays, ils alimentaient également les craintes parmi les investisseurs de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) mettre un terme de façon prématurée à ses injections de liquidités dans l'économie, qui contribuent à stimuler les investissements dans les matières premières.