Les prix du cuivre amenés à croître sur le long terme
Les prix du cuivre et des métaux industriels, sont amenés à croître sur le long terme, entraînés à la fois par l'accroissement démographique mondial et par celui des besoins en la matière par individu, ont affirmé mardi des spécialistes du secteur réunis à Zurich.
"Si les inventaires de cuivre dans les pays industrialisés tendent à plafonner, de grands pays émergents comme la Chine commencent à peine à constituer les leurs", explique le professeur Rainer Bunge, de l'institut pour l'environnement et les techniques de retraitement de la Haute école technique de Rapperswil.
"Pour le cuivre, extraction et traitement représentent un coût moyen de 30 USD par tonne de minerai, auquel il faut ajouter 1 USD par kilogramme de produit fini pour l'affinage", devise M. Bunge.
L'avenir des métaux industriels paraît assuré par leur caractère indispensable. "Imaginer une planète sans or n'est pas difficile, rien fondamentalement ne serait différent, mais une absence du cuivre modifierait la face du monde", illustre M. Bunge, interrogé par AWP en marge de la présentation de la stratégie d'investissement 2016 organisée par etf Securities à Zurich.
Hautement volatiles sur le court terme, les prix du cuivre ont enregistré au cours du siècle dernier une tendance baissière sous l'effet des avancées techniques, qui ne devrait cependant pas se poursuivre.
CROISSANCE DE LA PRODUCTION LIMITÉE
"Les progrès réalisés dans l'extraction et le traitement du cuivre sont désormais derrière nous et il paraît improbable que de tels avancées se reproduisent dans les prochaines décennies", juge le scientifique, qui articule une croissance moyenne des prix de 3% pas an sur les 25 prochaines années.
La part de métal contenue dans chaque tonne de matériau extraite des mines tend par ailleurs à s'amenuiser.
Le recyclage ne semble pas non plus susceptible de permettre de doper la production mondiale. "L'idée même de pouvoir augmenter la masse de cuivre par le biais du recyclage est insensée, l'opération permettant par définition au mieux de maintenir la masse existante", assène M. Bunge, s'exprimant sur son domaine de spécialisation. Avec une part de quelque 17% à la production mondiale, la récupération dispose en outre d'un impact relativement modeste.
"Le problème du recyclage réside dans le fait qu'il faut d'abord trouver quelque chose à recycler. Or les infrastructures comprenant du cuivre sont relativement récentes et ont été conçues pour durer", poursuit l'expert. Le taux de récupération dans les appareils technologiques est certes élevé, mais ceux-ci comprennent des quantités de métal pour le moins modestes.
L'analyse vaut pour les métaux industriels relativement rares tels que le cuivre ou le nickel, mais s'avère plus sujette à caution pour les matières plus courantes ou facilement substituables.